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Sa capuche sur la tête, elle avançait. Le bruit de ses pas se mêlaient entre ceux des passants, leurs voix et leurs clameurs. Ultear ne cherchait pas à se cacher, mais s'il était possible d'avancer sans avoir d'ennui, ce serait le mieux. D'autant plus que les rues d'Oak se faisaient fiévreuses depuis que Phantom Lord était tombée, même après plusieurs longues années. On ne s'étonne pas de cet effondrement, tout le monde devrait savoir qu'on ne pince pas les ailes des fées sans conséquence. Et la sorcière en avait eu l'expérience. Douloureuse mais gratifiante.

Discrète comme le chat dans le noir profond de la ruelle, elle put passer le centre sans problème. Un peu soulagée et de nouveau apaisée par le silence des rues calmes, sa course ralentissait. Mais, me diriez-vous.. que fait-elle à Oak, qui plus est seule ? Et bien, elle vous répondrait sûrement d'un neutre «L'argent ne tombe pas du ciel !». Il faut bien dire qu'une guilde indépendante ne roule pas sur l'or, et l'or, on le gagne au travail. C'est pourquoi notre mage du temps errait de ville en ville à la recherche de quêtes juteuses. Mais les tableaux des quêtes restaient assez vides pour la plupart, ou remplis de quêtes qui rapportent peu et souvent bien ennuyeuses.
Plongée dans ses pensées, à savoir si sa fille et notamment Jellal se portaient bien de leur côté, elle avançait tout droit, sans regarder devant elle, fixant le sol, le visage caché sous l'ombre de sa capuche. Heureusement, Ultear ne s'heurta à rien, ni à personne. Mais ses pieds l'avaient emmenée trop loin et lui firent rater la taverne qui l'intéressait et qui l'avait attirée jusqu'ici. Mais une chose n'allait pas tarder à lui faire faire demi-tour, entendant alors de grands éclats de rire derrière elle. La sorcière se figea alors sur place, sortant de ses pensées comme si une bourrasque l'en avait extraite.
Des gens, mages comme simples habitants, s'avançaient avec des regards curieux vers la bâtisse. Elle observait la foule déborder du bâtiment, puis comme tout à coup repoussée. La mage vagabonde n'y comprenait rien ; qu'est-ce qui pouvait intéresser tant de monde ? Surtout que le lieu n'était pas des plus accueillant de par sa façade et de sa fréquentation quotidienne.

S'approchant alors de l'entrée, essayant de se faufiler dans la masse, Ultear tendit l'oreille pour savoir qu'elle était la source de toute cette agitation.

- Un manoir hanté ? C'est une blague d'enfant, on se moque de nous !

Le costaud qui tenait le pauvre bout de papier dans son poing avait l'air dans un état autre que sobre. Il riait sans raison et se tournait vers tout ceux qui l'entourait en leur hurlant dans les tympans. De sa voix grave, il abasourdissait les plus calmes, qui ne mirent pas de temps à le mettre dehors.
Ultear s'était installée à une petite table, seule, gardant son visage cachée aux yeux des inconnus qui pourraient lui porter malheur. Le serveur lui apporta un verre d'eau, rien de plus. La foule désemplissait à vue d’œil, tout ce qu'attendait la sorcière pour aller à son tour voir de plus près. Les anciennes clameurs s'étaient transformées en chuchotements louches, en des faces apeurées et peu rassurées.

- Voilà qui est intéressant..  pensa la mage du temps.

Le soleil se cacha derrière un nuage gris, plongeant quelque peu la taverne dans l'ombre. Elle se leva. Seuls les grincements du plancher sous ses bottes semblaient audibles. Se baissant, Ultear ramassa ce qui pourrait être, dans son état actuel, un chiffon en papier. Entre le gros poing de l'ivrogne et les doigts tordus des autres, il avait subi toutes sortes de manipulation. Évacuant la poussière d'un simple geste de la main, elle se mit à lire. Cela ne lui prit que peu de temps. La récompense semblait intéressante et la quête intrigante. Sans perdre plus de temps, elle s'en alla quitter la taverne, posant au passage un pièce près du verre vide. On entendit alors rien qu'un «Cling !». Passant le hall, elle se tourna vers l'intérieur, jetant un dernier regard et leva la main, pour montrer un remerciement au barman, sans prendre en compte les clients assis à leur chaise grinçante et vieille.

Il est clair que de retrouver l'extérieur n'était pas désagréable. L'odeur de bière et autres substances alcoolisées montaient vite à la tête et donnait une sacrée migraine à la longue. Mais la sorcière était forte et ce n'est pas ça qui l'aurait anéantie.
Il était maintenant temps de se rendre à ce manoir si mystérieux.